Qu’est-ce que la méditation ?

La méditation est un art et un acte libre. C’est un art dans le sens où elle repose sur l’association harmonieuse de la pensée et de la volonté dans le cœur et qu’elle fait appel au potentiel créateur de l’être humain.

C’est un acte libre, car personne ne peut vous obliger à méditer. C’est votre choix. De plus, dans notre société matérialiste, elle semble inutile (dans le sens où elle n’apporte aucun profit matériel).

Méditer, c’est donc faire preuve d’un état esprit créateur en quête de liberté. La méditation n’est pas pour les esclaves de la consommation, à moins qu’ils ne veuillent sortir de l’enfer du désir perpétuellement insatisfait.

Beaucoup identifient la méditation à une sorte d’introspection ou de réflexion qui consiste à « se prendre la tête » et à perdre son temps dans toutes sortes de ressassements. D’autres voient la méditation à la « mode » orientale : je m’extrais du monde et je médite, afin de trouver le bonheur et la paix. Vous savez ces hommes en robe jaune ou orange… Tout cela est un peu dépassé…

Qu’est-ce que la méditation en ce XXIème siècle naissant ?

C’est l’art de guérir soi-même et de guérir le monde. C’est un acte intérieur qui permet de découvrir qui l’on est vraiment puis, de l’exprimer par une forme de créativité qu’on va offrir au monde. La méditation est un mouvement qui va vers l’intérieur, dans un premier temps, puis vers l’extérieur, dans un deuxième temps.

Au début, on médite pour découvrir sa véritable identité, ainsi que tout son potentiel spirituel et créateur qui sommeille au plus profond de son cœur.

Puis, la méditation devient extérieure lorsque nous donnons tout ce que nous avons cultivé en nous. La méditation devient alors un mode de vie, une manière particulière d’entrer en relation avec autrui, une façon de manifester sa créativité et de prendre sa place dans ce monde. Une collaboration à la guérison de la Terre et de l’humanité.

Non, méditer ce n’est pas rester dans son coin pour ressasser ses problèmes ou ses connaissances préférés.  Non, méditer ce n’est pas s’isoler pour obtenir la paix intérieure ou la vacuité mentale.

Ces attitudes sont dépassées et égoïstes, car notre société a grandement besoin de gens qui se tournent vers les autres et qui apportent des solutions constructives aux grands problèmes sociaux.

Évidemment, la méditation comprend une partie intérieure, demandant des conditions spéciales, mais elle doit également devenir manifestation d’un bien dans le monde.

Ainsi, la méditation, que j’appelle « créatrice », trouve sa place dans un art de vivre où l’individu est relié au monde spirituel, d’une part, et au monde extérieur, d’autre part, afin d’harmoniser son existence et de contribuer à l’amélioration des relations humaines.

Se préparer à la méditation

Certaines circonstances favorisent la méditation, alors que d’autres nous en éloignent. Faisons le point sur ces facteurs. Tout d’abord, voyons les facteurs qui facilitent la préparation à la méditation :

1. Il faut trouver un lieu où l’on pourra méditer sans être dérangé. On médite toujours au même endroit, de préférence. Il est important d’y installer une atmosphère propice à cet exercice. Par exemple, on peut y faire brûler une bougie (symbolisant la lumière) et de l’encens, y mettre son coussin préféré, accrocher une image inspirante au mur, etc.

2. Il est nécessaire de diminuer ses désirs (égoïstes et) matérialistes, sinon on ne prendra jamais le temps de méditer ; on aura toujours l’esprit ailleurs et on ne sera jamais disponible.

3. On peut faire un travail consistant à exprimer sa gratitude pour tout ce qu’on a, afin de diminuer cette quête incessante du manque à combler, largement entretenu par les médias (ne plus regarder les infos à la télé, ne plus lire les journaux, peut aider à calmer le mental et la soif des désirs égoïstes, par exemple).

4. On doit renoncer à tout loisir ou activité qui épuise ou disperse notre énergie, sinon on éprouve des difficultés pour se concentrer et on n’est plus capable de méditer (diminuer sa dose de sport et de télévision, par exemple).

5. Il est nécessaire de développer une certaine discipline dans notre vie quotidienne (manger bio, faire attention à son corps sans en être obsédé, dormir à des heures régulières, etc.)

6. Surveiller ses pensées et essayer de ne plus « tourner en rond » dans des obsessions (soucis ou désirs), afin de ne pas trop exciter son mental ni nourrir ses schémas négatifs de comportements ou de pensées.

7. Trouver un idéal ou un but qui nous motive pour méditer (découvrir notre but de vie, afin de jouer notre rôle dans la société ; nous améliorer moralement et spirituellement, afin de contribuer à répandre la fraternité dans le monde, comprendre le sens évolutif de ce qui nous arrive, etc.)

Je vous recommande de réfléchir à ces sept points et de les mettre en pratique, afin de commencer la méditation dans de bonnes conditions. Cernons maintenant les facteurs qui peuvent vous empêcher de méditer.

Tout d’abord, il faut voir en face que le principal facteur empêchant est notre attachement au matérialisme et le conditionnement qui en résulte. Ce n’est pas agréable à voir en face, mais chacun doit s’y confronter, car personne n’échappe au rouleau compresseur du matérialisme, avec le cortège d’égoïsme et d’immoralité qu’il véhicule (cela s’est même largement aggravé depuis les années ’90). Le culte du travail, afin de gagner le plus d’argent possible dans le seul but de consommer tout et n’importe quoi, est un comportement très récent dans l’histoire de l’humanité. Il s’est développé sommairement au XIXème siècle puis, s’est renforcé tout au long du XXème siècle (je vous rappelle qu’au début de ce dernier siècle, le travail était encore considéré comme une tâche subalterne et très mal rémunérée), pour atteindre une valeur incroyablement exagérée et illusoire durant les années ’80 et ’90. Aujourd’hui, la plupart des gens font un travail qui ne leur plaît pas, mais qu’ils se sentent obligés de faire pour gagner un maximum d’argent : c’est de l’esclavage !

De plus, la civilisation des loisirs, qui n’existe que depuis quelques décennies, remplit le peu de temps dont disposent les travailleurs : de nos jours, la technologie informatique et l’univers des médias piègent l’individu qui ne se contente plus de consommer des objets, mais qui s’emplit également d’informations et « d’entertainment » à l’américaine (distractions pour Mr et Mme Toulemonde : jeux débiles, musiques d’aéroport, hits parades, séries télés niaises, infos manipulées etc.). Ainsi, le pauvre consommateur n’a plus aucun moment pour exprimer ce qu’il est vraiment. Il survit plutôt qu’il ne vit.

Nous vivons dans une société de spectacles où l’être humain ne doit surtout plus penser ou se poser de questions sur le système en place. Ce n’est pas étonnant qu’il se sente « vide » !

Bien évidemment, pas question de méditation pour lui. D’ailleurs, la méditation ne lui permettra pas de gagner de l’argent ni de s’amuser voire de s’éclater avec d’autres : en résumé, elle n’est ni un travail ni un loisir. Mais, le consommateur s’est-il déjà demandé si ce qu’il entend par « travail » et par « loisirs » correspond à ce qu’il veut vraiment ?

En ce qui concerne la méditation, c’est une activité indispensable au bon équilibre de l’être humain. Et c’est le meilleur remède au « vide intérieur », ce mal terrible qui pousse les jeunes au suicide.

Pour vous mettre à la méditation, vous devrez donc franchir l’obstacle du matérialisme et des matérialistes qui vous diront que vous perdez votre temps et que vous avez certainement mieux à faire. À faire, peut-être, mais pas à être !

Détaillons les facteurs pouvant nuire au bon déroulement de l’activité méditative :

1. La paresse. Ce travers résulte de l’attachement au matérialisme (au corps physique, aux objets). Plus vous pensez à la matière et aux objets matériels et plus votre pensée se sclérose, se rigidifie : elle devient matérialiste, voire utilitariste (un degré encore plus profond dans l’abîme du matérialisme, où votre seul intérêt va vers ce qui est utile. L’utilitariste, face à la méditation, vous dira : « En quoi est-ce utile de méditer ? Qu’est-ce que cela va me rapporter ? » Pas la peine d’insister dans ce cas.) C’est la pensée qui réveille la volonté en lui donnant des idéaux à manifester, ce qui permet à l’individu de se réaliser pleinement. Si sa pensée s’endort dans la matière, sa volonté se ramollit, s’affaiblit ; l’individu devient paresseux. Il est sans motivation élevante. Ses seules préoccupations sont matérielles. La solution la plus simple est l’aspiration à s’améliorer qui pousse le méditant à pratiquer. Le courage et la persévérance sont nécessaires pour combattre la paresse.

2. L’oubli. L’aspirant pratique la méditation quotidiennement, mais il oublie régulièrement les résultats de son travail intérieur. Il finira même par oublier de méditer. Ceci est dû à un corps astral trop puissant par rapport au corps éthérique. Encore une fois, l’individu est trop rempli, soit de désirs matérialistes, soit de préoccupations égoïstes, ce qui excite son corps astral et le fait gonfler au détriment de son corps de la mémoire (corps éthérique). L’aspirant devra davantage travailler la concentration (par des exercices et dans sa vie quotidienne). Il pourra faire des exercices pour se rappeler certaines situations vécues pendant sa journée ou revoir sa journée à l’envers, afin de renforcer sa volonté et son corps éthérique.

3. L’inertie ou l’agitation. Une trop grande emprise du matérialisme, des épreuves, des peurs ou une trop grande insécurité, peuvent faire tomber l’aspirant dans l’inertie. Il ne fait plus rien et ne tire plus aucun bénéfice de son travail spirituel. Il demeure dans une espèce de torpeur, sans but. D’autres fois, il se met à s’agiter en tout sens, cherchant des compensations par l’intermédiaire de toutes sortes d’achats. Dans les deux cas, inertie ou agitation, il s’agit d’une fuite du processus évolutif : soit l’aspirant ne veut plus en entendre parler (inertie), car il est en train de changer ou quelque chose d’important doit changer en lui, soit il a peur (agitation) à cause des transformations qu’il pressent. La solution pour l’inertie est de développer l’attention et une présence accrue aux situations de sa vie et dans sa méditation. Pour l’agitation, il s’agit de se calmer, de se relaxer et de se détacher du monde extérieur en en percevant la futilité.

4. L’absence ou l’excès d’intervention. C’est un stade plus approfondi du précédent. L’aspirant est dans l’inertie ou dans l’agitation, il le sait, mais il ne fait rien pour en sortir (absence d’intervention). Parfois, il prend même l’avis d’un spécialiste, mais il ne fait toujours pas l’effort nécessaire pour lâcher cet état. D’autres fois, il agit inversement. Il prend l’avis de nombreuses personnes et pratique de trop nombreux remèdes à la fois (excès d’intervention). Il s’obsède sur le problème, ce qui accroît son agitation mentale et le fait « tourner en rond ». Dans l’absence d’intervention, qui résulte de l’inertie, il s’agit de faire intervenir la lumière, c’est-à-dire la lucidité, l’attention, l’observation. Dans le cas de l’excès d’intervention, qui résulte de l’agitation, il s’agit d’invoquer la paix et de s’immobiliser par tous les moyens, afin de se calmer.

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