Extraits d’entrevue avec Céline & Pierre Lassalle, réalisée avec l’agréable collaboration de Florence Matton (Radio Aligre FM)

Florence : Avec « L’Héroïsme de l’Amour », votre livre paru aux éditions Terre de Lumière, et la pratique proposée, on va essayer de déterminer ces grands principes de l’Art d’aimer, avec aussi ce que vous appelez « L’Aventure Héroïque », qui est une sorte de méthode, globalement en trois Actes. Alors, dites-nous quels sont les grands principes ?

Pierre : Quand on parle de l’Héroïsme de l’Amour, cela paraît vaste, ou pour certains peut-être même difficile ? Et on peut se demander : « Par quel bout allons-nous prendre tout cela ?! ». Heureusement, avec Céline, on a pensé que le lecteur allait certainement se poser cette question, donc on a créé une méthode : on l’appelle « l’Aventure Héroïque ».

Elle se compose de trois grands Actes, qui sont bien sûr adaptés à l’évolution de la relation amoureuse : elle peut être mise en pratique, aussi bien par un couple qui voudrait se renouveler pour aller plus loin, pour faire rebondir sa relation, qu’une personne qui serait seule en ce moment et qui voudrait purifier son passé pour partir sur une nouvelle base avant de créer une nouvelle relation, ou encore une relation qui démarre tout juste, ou qui est sur le point de commencer.

Céline : Il s’agit de s’ouvrir à une nouvelle forme d’aimer, et la rendre possible ! Alors oui, on peut définir trois grands Actes dans cette méthode qui facilitent le « comment » vivre toute cette aventure de l’amour vertueux. Je peux vous les nommer si vous voulez.

Le premier Acte, c’est celui que l’on intitule « l’Engagement ». Il vise, dans un premier temps, à bien se préparer, en identifiant au mieux qui l’on est, ce que l’on veut, ainsi que les bases de la relation, c’est-à-dire éclairer vraiment tous nos points forts, autant que nos faiblesses, pour ne pas partir sur rien et arriver à s’engager un jour en vraie connaissance de cause.

Cela revient à bien connaître le sujet, c’est-à-dire « soi » ! Et si l’on entame ce processus seul(e), il est possible, lors de cet Acte 1, de rencontrer la personne qui pourrait correspondre à celui ou celle que notre cœur cherche pour partager cette aventure. Cet Acte 1 aboutit à ce que nous appelons les « Fiançailles », dans le sens noble du terme. Il s’agit de l’Engagement en lui-même : quand on a reconnu une personne capable de partager l’aventure avec soi, on se dit « Oui là, je sens que c’est possible ! ». Et là, après une période de préparation que nous expliquons bien dans le livre, on est certain que quelque chose va pouvoir se réaliser et se poursuivre solidement dans le temps, car les bases sont bien claires.

Il s’agit donc d’une grande mise en lumière pendant ce premier Acte, une mise en lumière qui amène à un « Oui » clair et profond, pour chacun et les deux, ensemble. L’Engagement, c’est être capable de dire « oui », non pas à la légère comme ça dans le vide, mais avec un vrai plein à l’intérieur.

Florence : Cela demande quand même beaucoup d’échanges, beaucoup de paroles, beaucoup de conversations, ce qui n’est pas toujours le fort des Hommes !

Pierre : C’est vrai ! Cela demande une certaine maîtrise de soi ! Il semble assez évident que dans l’Acte 1, c’est davantage l’homme qui doit apprendre à se maîtriser, pour être patient. C’est vrai qu’à notre époque, on a tendance à conclure les relations beaucoup trop vite ! De notre côté, nous incitons les gens à être beaucoup plus patients. Cela peut éviter parfois des quiproquos, des malentendus, des erreurs. Et puis en même temps, cela apprend à se connaître en profondeur, et créer de vraies et belles bases à la relation. Donc, c’est sûr, il faut se maîtriser un petit peu. Mais, on y gagne de grands bienfaits pour la suite !

Florence : Cela demande une vraie structure…

Céline : Oui c’est bien cela : des fondations. Si on veut qu’une relation dure, embellisse et s’épanouisse, il faut forcément des fondations bien stables. Et cela c’est chacun qui le crée. On est créateur de sa relation ! Elle ne nous tombe pas dessus comme cela et puis hop ! ça y est, c’est le bonheur ! C’est chacun qui est créateur de cette espérance d’aimer.

Donc au départ, les fondations, elles se créent, oui, elles se travaillent et cela demande des efforts pour changer les mauvaises habitudes justement, où l’on ne pense pas, et où l’on ne s’intéresse pas vraiment à l’autre… : on veut vivre son rêve et point !

Ici, c’est complètement autre chose ! On inverse les valeurs, on en construit des nouvelles, on met au centre un idéal, un sujet d’élévation, quelque chose qui va nous donner la connaissance d’un nouvel Art d’aimer.

C’est ce qu’avec Pierre nous aimons bien dire ainsi : les fondations d’un nouvel Art d’aimer. Nous l’appelons l’Amour Vertueux. C’est vrai qu’on a repris pour cela les cinq principes de base de l’Amour courtois. Dans ces principes, il y en avait un qu’ils appelaient « la conversation amoureuse » : ils prenaient le temps de converser ensemble, justement en se maîtrisant et en essayant de mettre au centre la vérité, la sincérité. C’est sûr, il y avait par le regard, quelque chose qui faisait « tilt » dans le déploiement de ces conversations amoureuses, mais ce n’est pas ce que l’on appelle aujourd’hui le coup de foudre, parce qu’il n’est pas question de se sauter dessus comme des sauvages ! Au contraire, on s’assoit, on se pose, on s’écoute, et on essaie de percevoir la vérité derrière les apparences : « Mais qui es-tu au fond ? » On essaie de s’ouvrir à la réalité de l’autre ; de cette façon, si l’on dit « Oui », ce n’est pas à un corps mais à un être ! A ce moment-là, au bout d’un certain temps, le « Oui » que l’on peut donner, et que nous nommons « Fiançailles », il a beaucoup plus de valeur car il y a vraiment une reconnaissance l’un de l’autre qui est plus profonde, et bien, bien plus vaste que le simple « coup de foudre ». On grimpe plusieurs étages au-dessus !

Florence : Ensuite on arrive au « Cœur de cette relation » ?

Céline : Oui le « Cœur de la relation » … Comme vous le voyez il y a le mot « cœur ». Avec cet Acte 2, ce sont comme des étapes ou des défis, justement pour renforcer l’Engagement que l’on a pris dans l’Acte 1. On peut dire que l’Acte 1, c’est comme une promesse d’union ; et après, dans l’Acte 2, on va renforcer ce qui fait la force de notre union. On a pris conscience de ces forces, mais là on va se défier dans la vie, ensemble. Il peut y avoir des défis à relever, que l’on appelle des « épreuves » en langage héroïque. Donc forcément on en vit tous ! Et au travers de ces épreuves, parce que justement on veut cette union, on veut la créer et l’épanouir, le fait de les traverser ensemble va donner encore plus de valeur à la relation, ça va lui donner du poids, de la force. C’est-à-dire comme si on renforçait le cœur de la relation pour justement lui faire sortir toute sa beauté, l’aider à révéler ses richesses insoupçonnées.

La valeur de la relation, la force qu’elle peut déployer, viendra du fait que l’on arrive à traverser ensemble les épreuves, parce que justement on a un idéal en commun. On a vraiment envie de se dépasser. Là est l’Héroïsme en fait.

Pierre : Donc là petit à petit, on va arriver ce que nous appelons le « Mariage ». Pour nous, il a une autre dimension que la dimension classique : c’est le fait qu’il arrive un moment, où, à se pratiquer ainsi pendant un certain temps, à définir qui l’on est l’un pour l’autre et ensemble, ce que l’on peut se partager, ce que l’on peut associer l’un à l’autre, nos forces, notre beauté, etc., on prend conscience que l’on a une destinée commune ! Cela veut dire que l’on a chacun individuellement une certaine destinée, un certain but de vie, peu importe comment on l’appelle, et là, tout à coup, on s’aperçoit que l’on a vraiment quelque chose à faire ensemble, en tant que couple amoureux.

Si vous voulez, à la fin de l’Acte 1 avec les Fiançailles, c’est la reconnaissance l’un de l’autre : on reconnaît en effet que l’on s’est (re)trouvé, mais à ce stade-là, on ne sait pas encore trop pourquoi. Pour vivre une relation certes, mais cela reste quand même assez flou. Alors qu’au niveau du Mariage, à la fin de l’Acte 2, c’est comme si on reconnaissait notre relation elle-même : chacun sait que ma destinée + sa destinée, cela fait une destinée de relation et on a quelque chose de particulier à faire ensemble, quelque chose que l’on va peut-être construire, que l’on va créer, et que l’on va pouvoir apporter dans le monde.

Voilà, c’est pour cela que pour nous, la relation de couple, c’est 1 + 1 = 3 ! Il y a l’homme, la femme, et aussi la relation en elle-même, qui est l’association de nos forces, et qui est quelque chose que l’on va apporter dans le monde. C’est donc cela qui parachève l’Acte 2.

Florence : … Et qui fait que l’on peut arriver à ce dernier Acte, l’Acte 3, que l’on peut résumer comme étant le Don de soi ?

Pierre : Oui c’est cela ! Sauf que là c’est un don de soi en couple, puisque, arrivés à la fin de l’Acte 2, on a découvert que notre relation a une destinée, comme quelque chose à offrir au monde. Et concernant l’Acte 3, c’est justement l’exploration de cela. Voilà, je te donne cela, tu me donnes cela et ensemble, cela donne quelque chose de plus que nous deux, et ce quelque chose de plus, c’est ce que l’on va donner au monde. Donc, ce sont en quelque sorte les fruits de la relation qui sont redonnés au monde. Pour nous, chaque relation doit être capable d’apporter quelque chose à l’humanité pour contribuer à son évolution.

Céline : Oui, une relation, il ne faut pas que les deux êtres ne soient tournés que vers eux ! C’est mortel. Chacun est tourné vers soi, intérieurement, oui, pour pouvoir se trouver et définir les potentiels qui sont uniques à chacun. C’est super important. Et ensuite, s’ils sont tournés vers la relation, il s’agit de notre fameux 1+1= 3, c’est-à-dire l’idéal en commun, donc forcément, après ils doivent avoir envie de se tourner vers les autres !

Nous trouvons qu’il est vraiment très important de prendre conscience que, dans l’Héroïsme de l’Amour, la relation n’est pas exclusive, mais elle est inclusive ! C’est-à-dire que dans les fruits, elle va inclure plus que la simple relation : on va vouloir semer des petites graines qui découlent de toute la valeur, de tous les dépassements qui sont nés à l’intérieur du couple. C’est comme quelque chose qui déborde, qui se répand… ce sont des bienfaits du couple, pour plus que le couple lui-même.

Florence : Alors peut être certains seront désespérés en entendant cela, parce qu’ils sont très loin de cet idéal-là ! Peut-être même la première étape… ? Et pourtant c’est un message d’espérance que vous voulez lancer avec ce livre et cette méthode…

Pierre : Oui tout à fait ! C’est vrai qu’on peut avoir l’impression que c’est très difficile, que c’est tout un long cheminement, et que cela demande pas mal d’efforts. Mais il faut comparer ce qui est comparable ! Si on imagine un sportif de haut niveau, il n’a pu pas le devenir du jour au lendemain, il lui a fallu plusieurs années. Si on imagine un grand danseur ou un grand pianiste, ce n’est pas du jour au lendemain non plus qu’il a pu y arriver ! Si on imagine encore quelqu’un qui crée une grande entreprise avec pleins de gens sous ses ordres, et qui apportent pleins de bienfaits dans le monde, c’est pareil, cela lui a demandé des années de travail.

Voilà, il faut prendre conscience que concernant la relation amoureuse, il faut lui donner ce même challenge : si on veut vraiment vivre une belle relation amoureuse, il faut s’impliquer dedans et se dire que cela va prendre du temps, de l’énergie et des efforts pour y arriver. De toute évidence. Mais si j’ai vraiment envie de vivre une belle relation, c’est possible ! Par contre, c’est sûr, il ne faut pas que je vive tout cela en gagne-petit, en me croyant faible, incapable, etc… Non ! L’être humain a plein de belles capacités en lui, mais il faut qu’il en prenne conscience. Une fois que petit à petit on se débarrasse de certains conditionnements, de certaines faiblesses, on découvre en soi des forces, et en avançant ainsi pas à pas, on en arrive à se dire : « oui, c’est possible, je peux y arriver ! ». Plus on progresse, plus on sent qu’on peut y arriver. Donc il ne faut pas juger cela dès le départ, en se disant : « oh là, là, je ne vais pas y arriver, je suis trop faible, c’est trop difficile ». Non, surtout pas. Il faut essayer, et quand on va avoir fait quelques pas, on va se rendre compte que c’est beaucoup moins difficile qu’on ne le pensait ; et avec quelques pas de plus, cela nous semblera encore moins difficile qu’on ne le pensait… Et après on va voir que c’est tout à fait atteignable !

Avec Céline, nous sommes persuadés que l’être humain d’aujourd’hui dispose de toutes les forces, de toutes les capacités pour vivre ce nouvel « art d’aimer », mais il faut qu’il ose faire ces propres pas sur ce chemin.

Cela me rappelle un proverbe chinois, je ne sais plus la formulation exacte, mais il dit : quand on a mille kilomètres à faire à pied, cela paraît gigantesque. Mais faites un premier kilomètre, vous n’aurez plus mille km à faire, vous n’en aurez plus que 999. Le problème est différent, il est moins difficile. Donc, il faut faire un premier pas et une fois fait, cela va devenir de plus en plus réalisable et accessible. C’est là qu’est l’espérance !

Florence : Céline, Pierre, je vous remercie beaucoup ! C’est un livre que je trouve très agréable à lire, très bien écrit, très bien construit. Effectivement, ce cheminement on le fait avec vous de chapitre en chapitre. Ce n’est pas toujours le cas, donc c’est bien de le souligner. Merci beaucoup de nous en avoir donner de belles pistes.

Céline & Pierre : Merci pour cette belle entrevue…

 

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