Après l’étape des Conversations amoureuses, où il est question de vivre avec l’Amour au sein d’une intimité profonde et responsable, advient celle des caresses, induisant le toucher.

Contrairement aux idées préconçues, l’univers du toucher ne se réduit pas au seul sens physique ; même si ce sujet est vaste dans le cadre d’un article, nous trouvons bon d’en visiter certaines facettes, afin de lui redonner ses lettres de noblesse au sein de l’aventure d’aimer, et ce, toujours avec et selon la grâce de Poésie à l’œuvre.

Chacun s’accordera sur le fait que le toucher permet de mettre en contact un objet ou un sujet avec un autre.

Cependant, dans la relation d’Amour vertueux, et d’autant plus à cette étape avancée de l’aventure, nous ne pouvons envisager le toucher uniquement comme une action physique. Il ne s’agit pas de « faire une caresse » pour être en contact physique avec l’autre, mais de « donner une caresse d’Amour », le sens du toucher ordinaire s’en trouvant sublimé.

Cette étape est un exercice en soi !

En effet, chacun se trouve alors bien plus enclin à désirer son partenaire que lorsqu’il ne le touche pas, ni ne le caresse… Et, si la patience pour respecter les différents seuils vertueux de l’aventure amoureuse requiert, selon chacun, un plus ou moins grand degré de maîtrise du désir et de l’énergie sexuelle, il est évident que cette étape des caresses en nécessite un bien plus net encore !

Sachant que le désir sexuel est une force très puissante, capable de rendre deux êtres « fous de passion », au point d’en gâcher l’Amour qui pourrait/pouvait s’incarner dans leur écrin promis, il est important de veiller à renouveler notre rapport à la caresse et au toucher.

Comme toujours, Poésie est présente pour nous guider, nous éduquer et nous ouvrir à la beauté de cette étape de l’Amour vertueux.

Que nous évoque-t-elle ?

  • En premier lieu, Poésie nous évoque l’art du toucher céleste.

Un amoureux de Poésie vit à la fois le fait d’être touché et le fait de toucher. Ceci n’a rien de physique.

Si nous écrivons un poème pour l’élu.e de notre cœur, évidemment que nous connaissons cet être jusqu’à son corps et sa façon de l’habiter et le bouger, car nous sommes bel et bien sur terre ! Mais, tout l’art de Poésie est de retourner à l’origine, à l’essence de l’être aimé, afin de lire et comprendre, depuis l’au-delà du physique, ce qui demeure et se vit au travers de son corps, et qui est de nature éternelle.

Osons dire que… avant de toucher physiquement un être, il serait bon d’être capable, d’une part, d’être touché par sa beauté, sa lumière, son amour, ses dons, et ce, au-delà des sens, et d’autre part, de restituer en rimes choisies et fleuries cet amour vrai que nous reconnaissons et ressentons envers son Esprit, son Âme, et de le toucher par notre approche spirituelle et artistique. Ainsi, nous fixons notre « vouloir toucher » au niveau le plus élevé de nos aptitudes.

Il s’agit finalement d’Amour… Le vrai toucher est Amour….

Or « Aimer » n’implique pas de toucher physiquement un être ! Aimer est une volonté du Cœur spirituel d’induire un élan sacré qui favorise l’évolution spirituelle de l’être choisi, outre tout.

Ceci requiert de la profondeur méditative et du détachement, que les amants vertueux ne font finalement qu’entretenir voire intensifier, car les précédentes étapes de leur aventure les ont déjà bien entraînés à ce fait.

Ce détachement est force de respect mutuel, et garantit une relation « non ordinaire » !

En effet, ce sont alors les vœux et rythme des Âmes entre elles qui priment… ou pour le moins, le fait que les Amoureux veuillent davantage les « écouter », afin que les Âmes continuent de vivre leur toucher céleste au sein de touchers terrestres

Ceci amène à cette réalité que, le corps astral des amoureux vertueux, capables de bien vivre cette étape ensemble, n’est pas dans le même état que celui de la majorité desdits amoureux désireux qui se rapprocheraient physiquement l’un de l’autre !

En effet, notre corps astral (ou corps du désir) interagit avec notre corps physique (et les sens) : ainsi, dès lors que deux êtres se touchent physiquement, ils vivent une activation de leurs désirs et pulsions, visant à jouir d’un plaisir charnel voire sexuel… le plus rapidement possible ! Le corps astral est très « gourmand » !

Concernant nos Amoureux vertueux, amis de Poésie, une grande partie de leur énergie est tournée vers les échanges et prouesses de découverte essentielle et d’Amour au-delà des voiles, chacun se ressentant d’ailleurs responsable d’être une demeure pour une union supérieure ; de ce fait, pour eux, le désir est bien distinct de l’Amour ! Et, le jeu consiste justement à ne pas perdre le fil des vœux des Âmes, même si une part de désir se lève en chacun.

Chacun veille à ses mouvements, afin que le toucher céleste guide le toucher physique, et c’est l’esprit incarné, conscient et « en Amour », qui maîtrise le processus.

Toucher ou caresser son partenaire est tout d’abord un effleurement, tel un soin offert à une fleur, avec une force de douceur surnaturelle.

La délicatesse, la lenteur, l’émerveillement, la gratitude, le don de soi, la conscience concentrée et la liberté du geste accordés à l’autre, chassent toute passion néfaste. C’est un autre univers qui s’instaure… une quête de miroir le plus pur possible dans la manifestation de la protection et du sacré, que nous ressentons envers nos parts éternelles respectives. Un vrai toucher, ou une vraie caresse, est sans habitude.

De toute évidence, le but ou l’aboutissement ordinaire d’un plaisir charnel n’a pas sa place dans cet exercice. Nous dirons qu’il n’existe pas de finalité en soi… C’est un temps d’abandon conscient, pour offrir à notre partenaire choisi l’Amour innocent que nous lui vouons de toute éternité ; chaque caresse sur chaque cellule de son corps est un honneur autant qu’un hommage que nous ressentons et exprimons à l’esprit incarné qu’il/elle est.

Les caresses physiques se marient aux caresses des yeux, essentielles, qui fixent la lumière des Âmes et leur mouvement voulu, pour une union la plus belle. Et, si l’innocence reste bien présente, alors les corps sont bénis, et l’harmonie et l’Amour guérissent et subliment les actes autant que les corps eux-mêmes.  

  • En deuxième lieu, Poésie nous évoque l’art d’un nouveau langage.

Le langage est souvent entendu comme étant réservé à la parole et l’écriture, et il est vrai que ce sont des domaines dans lesquels Poésie nous incite aux prouesses ! Celles-ci vont se retrouver dans l’étape des « Conversations amoureuses », mais aussi celle de… toute notre vie d’Amour ! C’est sans fin…

Cela dit, par nouveau langage, nous entendons surtout… « Union d’Amour ».  

Poésie dépasse le langage d’un groupe ou d’un peuple qui a appris les mêmes mots, les mêmes codes ou autres signes qui permettent une compréhension mutuelle. Poésie est universelle, si nous voulons bien comprendre que son langage essentiel est… le verbe « Aimer » ! C’est son flambeau, puisqu’elle vise l’union céleste, autant au niveau individuel avec le Soi supérieur, qu’au niveau du couple, pour incarner l’union à Dieu dans l’union à deux.

Si, comme Poésie, nous décidons que le verbe « Aimer » devient notre langage dans l’aventure amoureuse, alors, oui, de toute évidence, nous allons découvrir un nouveau langage, qui transcende celui de l’expression verbale ou écrite (sans pour autant la dénigrer, bien entendu !).

Avec Poésie, nous nous hissons au plus haut de nous-mêmes, afin d’être inspirés et accueillir des forces de sagesse, de beauté et d’Amour les plus célestes qui soient, et les manier jusque dans la forme du poème, avec son rythme, ses ouvertures sonores, alchimiques, etc. Ce qui est céleste est unitaire – à savoir non divisé – et universel. Or, lorsque ces forces descendent en nous pour être mises en forme dans notre intimité, elles vont alors traverser ce que nous nommerons notre complémentarité humaine, intrinsèque – souvent vécue comme une division – à savoir nos deux pôles, féminin et masculin. En tant que femme, nous disposons d’un homme intérieur, et en tant qu’homme, d’une femme intérieure. Cette vérité est universelle.

C’est l’écho du langage en nous : nous sommes à la fois voyelles/féminin et consonnes/masculin ! Et œuvrer avec Poésie permet d’éveiller et laisser s’exprimer la part plus intérieure et donc plus inconsciente en nous, afin que dans la création nous soyons « réunis », à la fois féminin & masculin, quel que soit notre sexe. Chaque poème est potentiellement un appel puis un hymne pour exprimer et vivre notre force d’unité sur terre.

Mettre consciemment en œuvre cette complémentarité humaine est très évolutif et dépasse largement le cadre de l’art avec Poésie !

Nous le retrouvons de toute évidence dans l’art d’aimer en tant que couple vertueux… ceci roucoule de source !

Alors, poursuivons en ce sens…

Dans le couple vertueux, ce qui ouvre la porte à ce nouveau langage, ce sont avant tout une grande intimité spirituelle, une profonde connaissance réciproque, une confiance illimitée, et par conséquent une volonté de servir l’Amour ensemble et toujours, outre tout obstacle. Sur ces bases, qui requièrent de nombreux efforts et du temps pour se parfaire, une consciente et intense complémentarité se forme autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, ceci rendant les amants à la fois uniques, et unis.

Le nouveau langage est déterminé selon la capacité, pour la femme, de perce-voir son Eternel Masculin rayonner en son partenaire d’Amour « homme », et, pour l’homme, de voir son Eternel Féminin rayonner en son partenaire d’Amour « femme ».

En somme, ce nouveau langage en est un qui veut tout ré-unir. Et ceci est une révolution en soi… et un besoin vital pour notre humanité actuelle et future !

Ainsi, nous dirons que la femme travaille à éclairer du mieux possible son masculin intérieur, ce qui la complète ; et l’homme en fait de même avec son féminin intérieur, ce qui le complète. Cet accomplissement de « complétude » peut se réaliser avec la conscience de la Source divine du Masculin et la source divine du Féminin : ils sont des Dieux, des Déesses, des Anges, des Muses… auxquels nous relier est possible par la connaissance, l’émerveillement, la contemplation et la méditation créatrice.

Evidemment, comme la vie est bienveillante, chacun des deux Amants vertueux se rend compte, de plus en plus et de mieux en mieux, de la complémentarité fascinante et idéale de son partenaire en Amour… sur terre !

Concernant notre fameux nouveau langage, nous arrivons donc à plusieurs niveaux d’inclusion, qui permettent une évolution infinie du verbe « Aimer » :

Au premier plan, se trouve notre Source d’inspiration céleste et éternelle, qui est pour nous le visage du plus sublime et divin Masculin ou Féminin, selon que nous sommes femme ou homme, et à laquelle nous nous relions, voire nous abandonnons dans notre vie intérieure (méditation), ceci induisant des actes de foi et d’Amour envers cette Source dans notre vie extérieure.

Face à notre partenaire, nous sommes capables de maintenir notre conscience dans la réalité et la présence de cette Source divine.

Ensuite, nous englobons notre partenaire dans notre Amour pour le Très-Haut, en ayant conscience qu’il incarne aussi notre masculin ou notre féminin intérieur. Et, dans les caresses, nous invitons très consciemment l’essence divine, la Source, à déverser ses forces sublimes dans nos mains, nos yeux et tout notre corps, afin que notre partenaire reçoive par nous le « toucher divin ».

Ainsi, chaque geste, caresse et attention choisi.e, devient un nouveau langage, qui est intime aux amants-aimants, et qui permet secrètement, silencieusement, d’exprimer Dieu à deux… dans une innocence, une joie, un abandon de soi et une gratitude, qui font de chaque moment une terre de création commune et d’union salvatrice, en l’honneur du verbe « Aimer » sur Terre.

L’avidité de la chair est sublimée… le Divin se fait chair… dans l’écrin des Amants vertueux, apportant, à leur manière unique, la beauté et l’espérance d’un renouveau de l’Amour pour Dieu… à deux.

C’est sur ce terrain d’union d’Amour que le « Baiser d’Amour » peut advenir… Et ceci est une autre aventure ~

D’ordinaire, le toucher « divise » car il amène au désir, qui lui-même induit rapidement l’addiction au corps de l’autre (devenant objet), qui permet l’assouvissement du fameux plaisir/désir/jouissance physique si « attendu » (!)… et sans lui, le sentiment de coupure s’avive ! A contrario, le toucher céleste, déli’Cieux, et le nouveau langage d’Aimer – avec l’appui de Poésie – ne divisent pas du tout… mais plutôt réunit les esprits jusque dans le corps physique, et permet ainsi une réconciliation et une guérison dans la douceur, sur un terrain que nul n’aurait imaginer !

Puisse ce nouveau langage… toucher les esprits jusque dans les corps… ensemble, délicieusement dévoués… à l’Amour !  

Céline Lassalle

 

 

 

 

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