Le but de tout sentier spirituel authentique est la réunion du « Je » avec l’Âme céleste ou Moi supérieur, c’est-à-dire que l’esprit qui demeure en soi et l’Esprit qui vit dans le Soleil puissent se réunir, afin d’expérimenter la complétude, la plénitude.

Au début, le « Je » qui vit dans le cœur spirituel est endormi. C’est l’ego, constitué de tous les éléments mentaux, affectifs et instinctifs (et de tous les conditionnements et croyances venant du monde extérieur), qui mène le bal, depuis la tête.

Les gens « endormis » fonctionnent essentiellement au niveau du mental sensible (celui qui a été acquis durant la quatrième septaine – entre 21 et 28 ans). Ils ne s’intéressent qu’à ce qui est matériel et sensible (vivre des émotions et des sentiments).

Les gens « rêveurs » fonctionnent essentiellement au niveau du mental psychique ou intellectuel (celui qui a été acquis durant la cinquième septaine – entre 28 et 35 ans). En plus du physique, ils s’intéressent aux idées et réalisent des projets. Ce sont également les intellectuels.

Les gens qui se « réveillent » fonctionnent au niveau du mental spirituel ou conscient (celui qui a été partiellement acquis durant la sixième septaine – entre 35 et 42 ans). En plus du physique et des idées, ils s’intéressent à des idéaux qui les dépassent : soit matériels, ou spirituel-sensible ; soit connaissances, ou spirituel-psychique ; soit spirituels, ou vrai mental spirituel, qui ne se développe véritablement qu’à travers une voie spirituelle, et l’expérimentation concrète de la conscience de soi. A notre époque, c’est rare.

Notre époque de culture consiste à réveiller le « Je » endormi dans la grotte du cœur (l’humanité a environ 37/38 ans d’âge mental), afin qu’il retrouve le souvenir de son identité spirituelle.

Au début, le « Je » est comme un enfant innocent : c’est lui l’enfant intérieur enfermé dans la grotte sacrée du cœur. Le « Je » doit se renforcer considérablement, afin de maîtriser l’ego, puis, de s’en débarrasser.

Le principe de l’Appel et de la Réponse

L’Âme céleste, la Vierge de lumière aidée par l’Ange, lance des appels désespérés au « Je » endormi dans le corps incarné, laissé en pâture à l’ego.

Pendant longtemps, le « Je » reste replié sur lui-même et n’entend ni ne comprend les messages de l’Ange ou de l’Âme. Il ne répond pas.

Puis, un jour, un éclair se produit dans sa conscience et il répond. Alors, le « Je » se met à ressentir l’aspiration à rejoindre sa « moitié perdue », dont il commence à se souvenir, de manière confuse, mais avec insistance.

La démarche spirituelle, ou sentier qui conduit le « Je » vers l’Âme céleste, est alors entamée.

À partir de cet instant, le principe de l’Appel et de la Réponse est inversé : c’est le « Je » qui lance des appels vers le ciel et l’Âme qui lui répond.

Si les efforts du « Je », pour se rapprocher de son Éternel Féminin, sont réguliers et constants, un processus se met en route : celui de l’évolution spirituelle.

L’aspiration du « Je » trouve un écho en son Âme céleste.

Tout effort du « Je » pour s’élever vers Elle (un appel, en quelque sorte) est complété par une descente d’énergie venant de l’Âme (une réponse, en quelque sorte).

Le « Je », par ses efforts, crée un courant ascendant (un mouvement ascensionnel – relatif à l’Ascension), tandis que l’Âme céleste y répond par un courant descendant (un mouvement pentecostal – relatif à la Pentecôte).

Au bout de quelques temps, ce processus devient continu. Cela signifie que tout ce que vit l’aspirant est régi par ce processus de l’évolution spirituelle.

Les expériences, les défis ou épreuves, les grâces, les rencontres, tout est imprégné par ce processus dirigé par l’Âme céleste avec l’aide de l’Ange Gardien de l’aspirant.

Si l’aspirant a pleine confiance en ce processus (plutôt que de continuer le jeu de l’ego consistant à passer son temps à se plaindre de son pauvre sort, ou à quémander pour la manifestation de ses attentes et désirs), alors il a compris que quoiqu’il lui arrive, c’est toujours pour son bien, c’est-à-dire pour le faire grandir et le rapprocher de son Âme céleste.

Bien sûr, plus il progressera et plus l’aspiration originelle devra faire place aux efforts de disciplines et aux renoncements. Mais le processus d’évolution spirituelle ou d’appel-réponse fonctionnera jusqu’au bout.

Un point important de ce processus spirituel est le fait que, à chaque progrès de l’aspirant vers la Lumière, correspond un dévoilement du karma ou du mal non encore réglé par l’aspirant (et qui était subconscient jusqu’alors).

En somme, chaque belle expérience spirituelle est suivie (souvent rapidement) par une épreuve ou une confrontation au karma ou au mal.

Ce principe correspond au fait qu’en s’élevant vers la Lumière, l’aspirant gagne en force et en discernement, et cela lui permet de se transformer davantage en profondeur. Ou encore, à chaque montée vers le céleste (principe de l’Ascension) doit correspondre une descente dans les profondeurs du subconscient ténébreux (principe de la Pentecôte.)

Ainsi, le surplus de Lumière acquise grâce à l’expérience spirituelle doit servir à transformer le mal en bien : la montée vers la Lumière et la descente dans les ténèbres constituent un cycle du processus évolutif.

Imaginer que nous puissions – uniquement – nous élever vers la Lumière sans jamais avoir à redescendre, serait dangereusement illusoire.

Désolé pour les rêveurs, mais il n’existe aucun moyen d’éviter la confrontation au mal ! C’est le principe-même de la voie occidentale caractérisée par ce que le Christ a dit : « Je ne suis pas venu apporter la paix mais l’épée. » (Matthieu 10 :34) Elle a, au moins, l’avantage d’être relativement consciente (plus nous faisons preuve de courage et plus elle l’est), tandis que les gens qui ne sont pas engagés dans une voie spirituelle vivent toutes sortes d’épreuves dans le monde, mais de manière inconsciente. Cela signifie qu’ils sont régulièrement confrontés au mal sans rien y comprendre et rien maîtriser. Et, ce processus matériel n’est pas évolutif !

À noter également que, lorsque le défi du mal à transformer est relevé, il apporte des forces supplémentaires qui permettent de nous élever de nouveau et d’accéder à un nouveau bien qui pourra être manifesté.

En résumé : tout Bien révélé par une expérience spirituelle doit être manifesté pour renforcer notre vécu spirituel et progresser sur le sentier, mais cela fait lever un mal qui doit être transformé ; cette transformation nous emmène plus haut, à la découverte d’un nouveau Bien, et ainsi de suite.

C’est le principe fondamental du sentier christique occidental ou du Graal.

Par Pierre Lassalle

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