Alors que je me promenais…

Dans un festival-salon où se retrouvaient pendant plusieurs jours des dizaines et dizaines de poètes francophones, et où j’étais censée me sentir à l’aise avec mes « amis » – car grande amoureuse de Poésie je suis – une impression toute spéciale naquit, qui ne fit malheureusement que s’amplifier : je me sentis en cet endroit et environnement… « étrangère » !

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Pour autant, à Poésie, toujours en mon cœur reliée j’étais, oh oui !, et à la nouveauté mon esprit était ouvert, oui, mais dans ce-dit lieu de rencontres entre poètes, je ne rencontrai pas, ou si peu… Poésie!

Je découvrais en pointillés quelques empreintes de pas… gages d’individus en quête, en chemin, avec quelques effluves de joie vraie de-ci de-là. Mais Poésie restait tout de même bien loin ! Comme éjectée. Les allées de ce salon diffusaient trop largement des relents de fausseté : impossible selon moi de s’y sentir tout à fait épanouie dans l’amour vrai de Poésie. Oups !

Je me demande alors : Pourquoi des poètes en arrivent-ils aujourd’hui à se réunir sans que Poésie ne soit vraiment « présente » ?! Comment est-ce possible ?? Et qu’en outre ces poètes puissent affirmer être des poètes ?, ou plus précisément, affirmer : « je fais de la poésie » ?

En fait, ceci me ramène à un état d’esprit et un mode de vie : celui que l’on appelle « matérialiste ».

Tout comme, avec cet état d’esprit dit « matérialiste », un individu peut en juger un autre uniquement selon son corps physique, et prétendre être en relation avec cet être… eh bien, de même en est-il de la majorité des poètes en ce lieu (et un peu partout ailleurs ?) : ne considérer la Poésie que selon le « corps », l’apparence concrète. Cela signifie la forme des écrits, les mots, le résultat physique sur le papier, etc. En somme, la « coquille matérielle », et non pas l’essence, l’être, la Source vivante.

La mise en forme des mots (et le poème final en tant que tel, une forme accomplie) oui, c’est important certes, tout comme notre corps physique l’est aussi ! Cependant, en rester à ce stade, ou n’avoir que ce point de vue exclusif,

voici qui est extrêmement réducteur, voire mensonger si l’on ne cherche pas plus loin !

Un élément « phare » est plus que nécessaire, qui donne sa raison d’être à cet art majeur qu’est la Poésie : il s’agit de la Vie de l’Esprit.

Tout autant que nous sommes, non pas seulement un corps de chair, mais bien avant tout un Esprit qui s’incarne dans un corps physique… de même la Poésie ne peut-elle s’envisager en vérité sans deux éléments majeurs, à comprendre et à expérimenter :

1) La Poésie est un Être vivant !

La Poésie est un Esprit. Un être vivant, unique, qui existe à part entière. Un être de nature angélique (appelée une « Muse » dans le passé), qui évolue de civilisation en civilisation, mais différemment de nous, êtres humains, car Elle ne s’incarne pas jusqu’au plan physique, restant donc invisible à nos seuls sens physiques.

2) Être un Poète de nos jours requiert un (certain) lien avec cet être vivant qu’est Poésie.

Ceci implique que :

  • L’individu lui-même ne se considère pas/plus que comme un corps, mais davantage comme un « créateur » (ceci n’étant pas un concept intello, mais une certitude intérieure, vérifiée dans sa vie extérieure, quel qu’en soit le degré) ;
  • L’individu, en outre, cherche à se relier du mieux possible à l’Être Poésie, et le but devient dès lors, non pas de « faire » de la poésie, mais de « créer avec Poésie ».

Un individu conscient d’être un créateur, et sincère dans sa quête d’un lien intérieur avec sa Source d’inspiration (l’Ange Poésie, Muse Poésie, ou autre nom céleste respectueux), peut s’appeler « Poète » : il sait qu’il grandit dans son art grâce à Poésie (et non pas dans le « moâ-moâ-tout-seul », comme l’orgueilleux se le raconte !), et il reconnait qu’il est un créateur « avec » Poésie ou « de » Poésie. Il accouche de lui-même, et aussi dans son art, grâce à ses efforts de conscience spirituelle (= l’Esprit en lui), et ceux qui proviennent d’une relation de plus en plus « proche » avec sa Source bien-aimée : Poésie (dans le monde angélique).

C’est une raison pour laquelle il peut être significatif de différencier, dans notre langage, la Source vivante, Poésie, du résultat obtenu par l’humain, à savoir un « poème ». Dans la prononciation et l’écoute du mot « poème », nous retrouvons d’ailleurs en synthèse « j’aime Poésie ! » ; nos efforts libres pour honorer cet Ange Poésie et son Art, sont retraduits dans notre « Po-aime », dont nous ne saurions jamais renier la Source vivante. Ceci permet avec conscience et de façon simple, de bien remettre les êtres à leur place !

En tout cas, si l’état d’esprit esquissé ci-dessus régnait (un minimum), là où des dizaines de poètes se retrouveraient pour partager autour de l’Art de Poésie, il est certain que Poésie serait présente parmi eux !! La vraie invitée d’honneur… Au lieu de l’ignorance, du passéisme, de l’orgueil, de la facilité et du mensonge, qui prennent bien trop souvent sa place et l’étouffent !

Bien entendu, c’est un revirement complet à opérer, nous dirons un « super défi » moderne. Une « Révolution » !

« Poésie fait sa révolution » : ce n’est pas « rien » !

Nous aurons de multiples occasions futures pour aller plus loin au sujet de cette « révolution » de Poésie, lors de prochains « moments de prose », par exemple. Préparez-vous pour la suite !  

J’ai l’espérance qu’avec de justes efforts consentis, lors de réunions entre « poètes », la vie du cœur (où siège l’Esprit) soit abondante, et que chaque rencontre s’avère forcément féconde, ouverte sur la joie du don et le futur.

En effet, la compréhension de Poésie est d’une telle richesse : illimitée ! Et nos potentiels de créateurs le sont également : illimités !

Alors, la « Révolution de Poésie », c’est aussi : la vraie Révolution des Poètes !

Entendez-vous l’Appel ?

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