Nous vivons dans une société où sévit la peur des responsabilités.
Pourquoi ?
Parce que les gens ne veulent plus s’engager.
La responsabilité est la capacité de répondre à l’engagement que nous avons pris. C’est garantir que nous accomplirons notre engagement. Cela signifie que nous ne pouvons nous sentir responsables que d’un engagement que nous sommes conscients d’avoir pris !
Ainsi, la responsabilité découle d’un engagement choisi consciemment et librement.
Être responsable, c’est être capable de prendre une décision par sa propre autorité, sans faire appel à une autorité extérieure. Généralement, les gens qui craignent les responsabilités s’arrangent toujours pour que d’autres prennent les décisions à leur place. Ils se placent dans une position de faiblesse, de soumission (étant ainsi « sous » leur mission) ou de victime, afin de pouvoir faire appel à un « sauveur » qui prendra la décision adéquate, et endossera donc la responsabilité du résultat à leur place. Ne nous étonnons pas alors que ces personnes éprouvent des difficultés à trouver leur place en ce monde ! Ceci est normal car elles donnent leur pouvoir décisionnaire à d’autres et, ainsi, refusent de jouer le rôle qui leur est propre.
En réalité, être responsable, c’est tenir ses engagements dans le temps (être persévérant), c’est-à-dire être une personne sur laquelle les autres peuvent compter.
En résumé : si nous refusons d’assumer nos engagements, nous nous soumettons à ceux qui les rempliront à notre place, à savoir des « autorités. »
Vous remarquerez que les personnes qui ont peur des responsabilités ont fréquemment des conflits d’autorité. Elles reprochent régulièrement à d’autres de se comporter de manière autoritaire, voire méchante, ou sans respect vis-à-vis d’elles, alors qu’en fait ces personnes démissionnaires face à leur destinée n’ont aucun respect envers leurs propres engagements !
Malheureusement, elles ne se rendent pas compte que cette peur des responsabilités affaiblit leur volonté et les soumet à des forces obscures qui chercheront à profiter de cette faiblesse. La tentation sera alors grande de se laisser aller à des penchants instinctifs et à des comportements plus ou moins immoraux. Ces forces négatives monteront également dans la sphère du sentiment et des émotions, générant toutes sortes de réactions négatives (colère, caprices, etc.) et de désirs égoïstes.
En revanche, un individu responsable est motivé par le fait d’accomplir son engagement jusqu’au bout. Il est quelqu’un dont on peut « répondre » (étymologie du mot responsabilité), un être de parole et d’honneur dont la conscience morale s’arme de persévérance, d’endurance (le courage élevé au rang de la Vertu), et d’un état d’esprit fraternel.
Il faut savoir également que la peur des responsabilités attire la critique. En effet, lorsqu’une personne craint les responsabilités, généralement, elle craint aussi d’être critiquée dans ses actes.
Pourquoi ?
Tout simplement à cause du fait qu’elle abandonne son pouvoir décisionnaire à un autre. Or, ce « renoncement » d’une partie de soi est insupportable pour l’être intérieur. Il en résultera que cette personne aura envie de critiquer amèrement celui auquel elle aura confié son autorité. Et, de ce fait, elle craindra d’être également critiquée en retour.
D’un autre côté, il est vrai que, dans notre société, quelqu’un qui s’engage profondément pour manifester un Bien dans le monde, et donc en être responsable, sera critiqué négativement par tous ceux qui ne veulent pas s’engager, et qui préfèrent l’illusoire chaleur du conformisme et du consumérisme aux efforts de dépassement de soi, que requiert l’expression vertueuse d’un Bien. Mais, cette critique négative n’atteindra pas celui qui veut être responsable et qui est plein du Bien qu’il veut manifester !
Pour celui dont la volonté est faible, le poids de la responsabilité ajouté aux critiques acerbes des jaloux et des envieux, sont au-dessus de ses forces.
Eh oui, la responsabilité a un poids.
D’où vient-il ?
Le poids vient de la non-intégration de cette responsabilité. Pour comprendre ceci, récapitulons le processus : dans un premier temps, l’individu s’engage à manifester un idéal, par exemple. Il en est bien conscient, il fait face à ses peurs et se prépare pour passer à l’action (phase de l’entraînement dans l’Aventure Héroïque).
Lorsque le but est manifesté, cet individu peut s’en ressentir l’auteur, donc en être responsable. Cependant, cette responsabilité étant nouvelle, il doit l’intégrer et cela demandera un peu de temps (plus ou moins, selon la valeur de la responsabilité en question).
En effet, bien que son travail soit manifesté, cette responsabilité demeure à l’extérieur de lui. Puis, l’individu prenant conscience de cette responsabilité, la fait pénétrer en lui, pour en faire une structure de son être intérieur. Il se construit avec elle intérieurement. Tant que cela n’est pas pleinement accompli, il ressent cette responsabilité comme un poids pesant sur ses épaules.
En revanche, lorsque cette responsabilité sera intégrée, il ne sentira plus son poids, et elle deviendra un édifice de sa sagesse pratique, et une substance de conscience de soi pour son esprit rayonnant.
Un tel individu sera perçu comme une « autorité », à savoir quelqu’un qui est capable d’être l’auteur de sa destinée.
De l’engagement à la responsabilité, tel est le chemin de la conscience de soi que le héros ou l’héroïne de notre temps cherche à accomplir pour le plus grand bien de tous !
Une bonne dose d’héroïsme ne sera pas de trop !
Pierre Lassalle
Pour en connaître davantage sur les différentes étapes de l’Aventure Héroïque, n’hésitez pas à consulter le livre éponyme de Céline & Pierre Lassalle, aux éditions Terre de Lumière.
Ton article m’a fait prendre conscience que si je ne prends pas ma place je continuerai de rencontrer des gens qui prennent toute la place ! Que si je refuse de prendre mes responsabilités et donc d’incarner qui je suis eh bien il ne faut pas m’étonner si je galère matériellement via le logement, la voiture qui sont des bases d’ancrage pour vivre. Stop ! Je veux prendre ma place sur terre. Mille merci.
Voilà un article qui tombe à point nommé pour venir éclairer un de mes travers, tout en offrant dans la volée des pistes d’amélioration vers une perspective motivante. Merci !
Je me reconnais
Cela explique un neue norn en capricorne!
J
Merci pour cette sagesse et espérance.
Merci
Merci
Oui, MERCI pour cet article très éclairant ! D’ailleurs, du même auteur : Le Tarot des Héros (la carte : La Peur des Responsabilités), combiné au CD de Méditations créatrices (« Victoire de Michaël »), m’aide beaucoup à retirer des pelures d’oignon à ce sujet. Encore une fois merci !
Je comprends mieux ce que signifie le « poids » de la responsabilité. Je me rends compte que je mélange responsabilité et engagement. Être responsable pour ensuite m’engager. Alors que si je comprends bien, la responsabilité découle de l’engagement manifesté… je vais approfondir. Merci pour ces éléments éclairants !!
Merci ! Je n’avais jamais pris conscience du lien entre la persévérance et la responsabilité et c’est incroyable comme cela donne envie d’être responsable et comme c’est beau décrit ainsi ! J’adore l’aventure alors je vais m’y efforcer !
Et si la peur des responsabilités non dépassée était une des causes des maux de notre monde ? Je suis confronté à ce problème régulièrement depuis de nombreuses années et ma difficulté à comprendre la totalité du texte me montre le chemin qui reste à parcourir pour devenir un être pleinement responsable de sa destinée. Je vois dans cette capacité à répondre pleinement présent à un but qui nous dépasse une réponse comparable à donner à notre Dieu qui s’est fait homme pour nous inviter à devenir des Dieux…C’est vrai que ça peut donner quelques frissons dans le dos !… Read more »