L’esthétique a toujours été l’un des critères fondamental dans l’art. Auparavant c’était le premier critère, d’ailleurs, qui définit une œuvre dans la catégorie art. C’était le cas dans toutes les époques, mais bien moins dans la nôtre ! Aujourd’hui la décadence de la beauté et a contrario de l’esthétique est devenue assez vertigineuse ! Oh, l’importance de l’esthétique est toujours bien présente, mais c’est une référence secondaire dans le domaine artistique, voire un sous-critère. Un art dit « beau » peut être aujourd’hui catalogué non-artistique uniquement d’après ce qualificatif, car la beauté est tout simplement dépassée. Elle n’est plus ce qui est recherchée dans « le Grand Art ». Alors que d’un autre côté l’esthétique est porté aux nues dans le domaine du physique et de la cosmétique, avec le très net objectif que les autres nous portent un agréable regard.

L’esthétique est une vue extérieure de la beauté. Une œuvre qui est dite « belle » se base au premier abord sur l’esthétique, car celle-ci vise une harmonieuse association des éléments présents, pour un aboutissement agréable à voir ou à entendre. Il y a bien sûr toujours une histoire de goût, et aussi une histoire de mode collective qui peut influencer le goût. Mais au-delà de ce qui peut nous plaire, nous correspondre ou non, qui est un point de vue personnel ou une suggestion collective, une œuvre peut toujours être bien réalisée et belle du point de vue basé sur l’esthétique. L’esthétique n’est ni plus ni moins l’effet d’un équilibre des différents composants d’une œuvre. Et ceci est la formation extérieure pour la beauté. Si les éléments d’une œuvre n’étaient pas orchestrés de façon à être équilibrés entre eux, cela créerait pour le spectateur une disharmonie, et il la rejetterait, disant qu’elle est « laide » ou qu’elle ne lui plaît pas du tout.

Alors quand on se met à la pratique d’un domaine artistique, pour un petit passe-temps ou un entraînement plus sérieux, on va forcément vouloir un résultat dans quelques heures, à davantage, qui soit beau ! C’est-à-dire qu’il soit bien réussi, joli, fun, canon, branché, ou tout autre critère d’après ton goût, et avec lequel on va épater quelques amis, bien entendu ! Rire ! Et cette réussite-là, est possible par cet équilibre esthétique, où tu as pu assembler de manière harmonieuse les différents aspects extérieurs que tu voulais mettre dans ton art.

Cette recherche d’équilibre afin que chaque élément dont l’on dispose soit à sa place, et, coordonné les uns avec les autres ou autour d’un élément principal, permet de s’exercer à l’harmonie. Ressentir l’harmonie ou la disharmonie des différentes compositions au fur et à mesure que nous créons l’œuvre, entraîne beaucoup la sensibilité. Soit parce que ce n’est pas exactement ce que l’on voulait exprimer, alors on peut modifier tel ou tel aspect afin que cela le devienne. Soit cela correspond à ce que l’on souhaitait tout en créant un certain malaise car c’est déséquilibré, alors on change ceci ou cela et c’est mieux. Il faut être attentionné et vigilant dans notre ressenti intérieur. Cela permet de peser ce que nous créons en le ressentant en soi, de le mesurer, l’estimer et puis finalement de s’adapter en changeant la composition si nous en ressentons le besoin. Nous pouvons alors faire plusieurs essais et voir quelle est la meilleure option possible, qu’elle soit équilibrée et qu’elle corresponde à ce que nous voulons exprimer.

Par Lucie Delalain

Pour Le Nouveau Tarot de l’Individualisation

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