L’impulsion de la Liberté naît durant l’adolescence. À cette période de la vie humaine, la liberté est un processus naturel et subconscient.

En fait, la liberté est une qualité que possède tout être humain, mais inconsciemment. Si Dieu ou le monde spirituel a offert la liberté à l’être humain, c’est pour qu’il la développe… librement. Il est impossible d’imposer la liberté.

Le libre arbitre

Une distinction est à faire entre le libre arbitre et la liberté. Le libre arbitre est naturel et se développe grâce à l’éducation et à l’évolution des différents outils de l’être humain (pensée, sentiment et volonté).

Il permet de faire des choix et de porter des jugements.

Il est accessible a tout individu qui se développe correctement, même s’il n’en est pas totalement conscient.

Il peut devenir conscient dans la trentaine, où les choix sont moins conditionnés (surtout avec quelques efforts). Si le trentenaire en profite pour s’individualiser, ses choix seront plus mûrs et en accord avec son but de vie. Ce travail le conduira vers la conscience de soi et l’autonomie.

La conscience de soi est le ressenti intérieur du processus d’individualisation, tandis que l’autonomie en est l’expérience ou la manifestation extérieure.

La conscience de soi est le processus intérieur du « retour » : « Je suis un créateur, car je vois que c’est moi qui ait agi (ou créé) cela… »

Dans le mot autonomie, nous y voyons celui qui est capable de se nommer lui-même (auto-nommer). Or, d’un point de vue spirituel, être capable de se nommer soi-même signifie se connaître, ou encore agir en tant que créateur conscient de ses actes.

En résumé :

Le libre arbitre est un processus naturel qui se développe au cours de la vie et qui nous permet de faire des choix (qui peuvent demeurer plus ou moins conscients ou conditionnés) ;

L’individualisation est une méthode de travail intérieur qui permet de peaufiner le libre arbitre et de le rendre conscient, afin de faire des choix libres, sans conditionnement, et en accord avec soi-même ou son but de vie ;

L’autonomie est le résultat de l’individualisation qui apprend à devenir conscient de soi par ses actions.

La fausse liberté et l’esclavage

Avant d’en venir à la vraie liberté, il est capital d’évoquer ce qu’est la fausse liberté, si répandue dans notre société contemporaine : elle consiste à satisfaire ses désirs sans tenir compte d’autrui (individualisme). Cela va du manque de respect de l’autre ou de l’environnement, jusqu’au mépris du genre humain. Il suffit d’ouvrir n’importe quel journal d’informations pour constater les ravages de la fausse liberté à tous les niveaux sociaux : la destruction de l’environnement a atteint des limites qui mettent en danger l’existence humaine sur la Terre ! Chaque jour, dans les entreprises, des gens n’hésitent pas à mentir pour obtenir le poste de leur collègue, etc.

Nous pouvons le voir aussi au quotidien dans de petits gestes anodins, mais reflétant cette fausse liberté : le voisin met sa télé à fond sans souci d’autrui, untel renverse son siège au maximum dans l’avion, sans se préoccuper de l’espace pris à son voisin derrière, etc.

Notre société encourage les gens à user et abuser de cette fausse liberté : par exemple, le téléphone cellulaire a été vendu sous l’étiquette de la liberté, alors qu’il favorise l’attachement affectif et le contrôle (les parents sur leurs enfants, l’homme sur sa compagne et vice versa, le patron sur ses employés, etc.), ce qui va en réalité à l’encontre de la liberté.

Ce qui est vendu comme étant de la « liberté » n’est souvent qu’un ensemble de nouveaux choix. En effet, ce que les économistes et dirigeants de ce monde ont compris, c’est que, pour donner aux gens l’illusion qu’ils sont libres, il faut leur donner beaucoup de choix. Ainsi, lorsqu’un nouveau produit sort, il se décline en une multitude de choix : différentes couleurs, plus grand ou plus petit, plus rapide ou plus-plus rapide, un prix différent, etc.  Le pire est que, la plupart du temps, nous n’avons le choix qu’entre des produits médiocres et d’autres carrément nuls ! Mais, nous disposons d’un choix considérable !

En somme, cette société nous fait associer la liberté avec la quantité ; or, celle-ci ne peut être liée qu’avec la fausse liberté et donc la médiocrité.

La fausse liberté est toujours une déviance de la vraie liberté à cause de l’égoïsme, du mensonge, de la cupidité, du profit ou de l’irrespect. En fait, elle ne s’oppose pas à la vraie liberté, comme il serait facile de le croire, mais à l’esclavage.

L’esclavage n’est pas ce que l’on croit. Etre esclave c’est se soumettre à autrui ou à la société. C’est refuser d’utiliser son libre arbitre : refuser de prendre les décisions et responsabilités qui nous incombent. C’est se renier et faire tout ce que l’autre attend de soi (partenaire, patron, gouvernement, etc.). De temps en temps, l’esclave se rebelle et se jette dans la fausse liberté. Il se défoule ou s’éclate !

La solution consiste à s’individualiser pour accéder à l’autonomie et la conscience de soi !

La vraie liberté

Durant l’adolescence, l’impulsion de la liberté est subconsciente, et pousse le jeune à prendre des initiatives pour découvrir ce qu’il aime vraiment. Chez l’adulte, elle peut également rester inconsciente. À certains moments de la vie, elle peut sembler plus forte (notamment vers 37/38 ans), mais elle ne devient pas forcément consciente. C’est au cours de la quarantaine que la liberté peut devenir pleinement consciente.

La vraie liberté est d’ordre spirituel. Elle demeure au fond de l’être humain et attend sagement que ce dernier veuille bien la découvrir et la cultiver. La liberté se conquiert. Elle ne se développe pas toute seule. Elle nécessite une connexion entre les deux parties de l’esprit humain : le « Je » et l’Âme céleste ou Moi supérieur.

Être libre signifie le plein éveil de l’esprit humain. C’est la réunion avec le monde spirituel, notre patrie perdue et oubliée.

La liberté est le résultat d’un combat intérieur et d’une victoire sur les ténèbres en soi. Ce combat est représenté par une lutte contre la part de soi qui se réduit en esclavage (soumission, conditionnement, faiblesse relationnelle) et la part de soi qui se rue vers la fausse liberté (faire ce qui plaît à soi, sans se soucier d’autrui) ; ces deux formes de mal nuisent à l’expression de notre liberté. C’est en acceptant de se confronter au mal en soi (nos défauts, tout ce qui n’a jamais été réglé en soi), afin de révéler dans le monde notre plus grand bien, d’y manifester notre idéal, que nous accédons à la liberté.

Pour toucher à la liberté, ceci demande de passer par une mort-renaissance, par un bûcher sur lequel brûle tout ce qui n’est pas correct en soi, afin de révéler le plus pur diamant de son cœur.

Pour réussir ce tour de force, nous avons besoin de beaucoup de courage, et de transformer notre sentiment (c’est toujours la faiblesse du sentiment qui empêche l’accès à la liberté). Il faut extirper toutes nos faiblesses, peurs et désirs égoïstes de notre sentiment, afin de l’élever pour qu’il soit pénétré de la lumière de l’Âme ou Moi supérieur. Alors, le sentiment devient amour spirituel et la liberté jaillit dans la lumière.

La conquête de la liberté est possible en associant sa pensée à son cœur, car c’est la force du cœur qui rend la pensée libre. Ensuite, il reste à faire descendre cette liberté jusque dans ses membres pour apporter l’amour dans le monde…

Mission possible !

Pierre Lassalle

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