Depuis plusieurs années, le thème de la mortalité des abeilles revient régulièrement dans les médias. Pourquoi malgré leur rôle essentiel continuent-elles à périr? En effet, l’abeille et d’autres pollinisateurs sont des créateurs de liens dans l’environnement. Ils permettent aux fleurs de faire leurs graines, mais aussi aux animaux et aux humains de se nourrirent. Pourtant l’homme moderne continue de détruire la nature et de la faire souffrir. Mais pourquoi donc?

Cela fait six ans que je fais de l’apiculture. Comme en amitié, j’apprends à découvrir les abeilles et à me découvrir face à tout ce pétillement de vie au sein de la colonie. Dès notre première rencontre, j’ai su que ce n’était pas anodin et que nous allions faire du chemin ensemble. A travers cet article, je souhaite vous partager une partie de mon univers et de mes compréhensions concernant les abeilles.

L’abeille et la société malade

Dans la colonie, il y a 70000 abeilles en pleine saison et elles sont toutes en cohésion. Chacune a son rôle et ce rôle, est évolutif. Ce modèle de société a souvent inspiré dans le passé et inspire encore aujourd’hui.

Quand j’ai ouvert une ruche pour la première fois, j’ai été touché de voir l’harmonie dans laquelle elles agissent. Pour moi, elles représentent un modèle de société fraternelle et je pense qu’elles peuvent en quelque sorte, nous donner des pistes sur ce but noble à atteindre : vivre en harmonie avec son prochain.

Dans la ruche, elles sont toutes sœurs, au service de la reine. Mais la reine est aussi au service des abeilles. Il n’y a pas de domination, mais une juste place pour chacune afin de pouvoir donner à la colonie et participer ainsi, à la survie de celle-ci. A travers cet exemple, se dessine pour moi l’image d’une société « parfaite » : imaginons un groupe de personnes décidant d’œuvrer pour un but éthique, où chacun met de côté ses intérêts personnels pour ce bien collectif… Ce serait formidable !

rucheA mon sens, l’être humain s’est laissé dévier des grands buts auxquels il aspire (la liberté, l’amour, la fraternité…). Notre système(1) encourage à l’individualisme, à faire de l’argent le but numéro un de nos vies et à monter dans l’échelle sociale. Nous sommes éduqués pour prendre au lieu de donner. La conséquence de cette éducation se voit dans la nature : il y a moins de fleurs, les abeilles ne font plus autant de miel qu’avant, la nature semble épuisée. Malgré tout elle est don, elle donne toujours à manger, de l’air à respirer… et les abeilles continuent à produire plus que ce dont elles ont besoin, pour nous l’offrir.

Dernièrement sur le net, circulait l’histoire d’un père et son fils qui ont mis au point une ruche robinet(2) avec laquelle on peut extraire le miel sans déranger les abeilles. En quarante-huit heures, ils ont récolté, non pas du miel, mais deux millions de dollars sur un site participatif. C’est intéressant de voir l’implication des gens qui ont à cœur d’aider à la sauvegarde des abeilles. Mais il ne faut pas se leurrer, la technique utilisée dans le cas présent ne règle pas le problème de mortalité des abeilles. Il faut aller à la source et je pense qu’on découvrira alors que le problème est davantage dans notre relation avec la nature.

Apiculteur du futur…

La matière n’est pas la seule réalité, il y a d’autres mondes qui sont invisibles à l’œil. J’ai appris à ressentir et entrer en contact avec différentes atmosphères et différents mondes. Je me suis inspiré de certains livres : Géographie sacrée de Marko Pogačnik, (je le trouve très créatif dans sa manière d’appréhender ces univers subtils) et aussi Natura et les secrets du livre de la nature de Pierre Lassalle, (il m’a touché par la simplicité et le bon sens à suivre un rythme salutaire pour nous et la nature). J’ai donc fait ma sauce avec ces diverses approches pour collaborer plus subtilement avec les abeilles dont voici quelques exemples :

  • Quand j’arrive devant les ruches, j’évite déjà d’avoir des émotions débordantes liées à la gestion du temps et aux peurs. Les abeilles sont très sensibles et réagissent vite aux changements d’humeur. Il vaut mieux prendre quelques instants pour se décharger dans la terre(3). Après m’être calmé, je peux entrer en résonnance avec les ruches pour sonder(4) leurs états. Et en fonction de cela, j’improvise : soit je visualise de la couleur (car elles ont une influence), soit je crée des symboles remplis d’une intention. Par moment, j’ai l’impression d’être un Green Lantern(5) qui crée avec sa pensée pour construire dans cette réalité.
  • Quand je travaille aux ruches, il m’arrive de perturber la cohésion qui vit au sein de l’essaim. Pour réparer et encourager les abeilles et leur reine à retrouver cette cohésion, je projette un symbole qui pour moi favorise cela, comme le cercle avec son point au centre. Je constate que les abeilles sont plus calmes après.
  • Quand j’arrive à rentrer en harmonie avec elles, je peux aussi me mettre à nu, c’est-à-dire travailler sans combinaison, mais cela demande beaucoup de concentration. Si par exemple, je n’arrive pas à garder ma concentration (penser à autre chose, agacement, rêverie) elles me le font savoir assez vite par leur dard…  

Durant toutes ces expérimentations, le plus important selon moi, c’est d’avoir confiance dans les ressentis de son cœur, et j’apprends à m’y fier et à lui faire confiance. Je pense que le lien avec la nature est un chemin que chacun doit découvrir avec ce qu’il est et le plus simple, est de donner ce que notre cœur souhaite ardemment.

La nature nous tend les bras. Soyons une abeille venant butiner en son cœur !

Mathieu Quévreux, apiculteur

 

Références:

1- Propaganda ou comment manipuler l’opinion publique en démocratie de Edwards Bernays mais aussi Lumière dans la matrice de Pierre Lassalle.

2- https://mrmondialisation.org/la-ruche-a-robinet-est-un-succes/

3- Exercice Natura et les secrets du livre de la nature de Pierre Lassalle.

4- Exercice Géographie sacrée de Marko Pogačnik.

5- Super héros DC comics.

 

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